Bruno Botella Le coursier dans la cuve

Collège Aimé et Eugénie Cotton, le Blanc-Mesnil (93)

2015

Important: If you want to resize the window manually, leave at desktop resolution. Or you can just click an icon.

partager
voir l'oeuvre

L’artiste

Né en 1976 à Sarcelles, Bruno Botella a étudié à la Cooper Union School of Arts de New-York et à l’École nationale supérieure des
beaux-arts de Paris. Il vit et travaille à Paris. Il est représenté par la galerie Samy Abraham.
L’artiste a exposé dans nombre d’institutions en France et à l’étranger. Il a réalisé les expositions personnelles : Ballon Tourbe en 2011, Oborot en 2012, Cinema Juggs en 2014-2015 à la galerie Samy Abraham ; Dormir à l’envers (chugging along with a funnel of steam) en 2017 ; En haine nue débâchée (et si cons mes deux lits huent ce jet) au Palais de Tokyo en 2015. Il a participé aux expositions collectives Your Memories are Our Future (Palais de Tokyo) et Bye-bye la Compagnie (CAN) en 2016 ; Le Temps de l’audace et l’engagement (IAC – Villeurbanne), Être chose (CIAP – Vassivière) en 2015, L’Hospice des Mille-cuisses : expériences de guérison (CAN) ; Venir voir venir (Fondation Lafayette), Humainnonhumain (Fondation Ricard), La Cavalerie (CAN) en 2014 ; Sous influence (La Maison Rouge) et Heiran Luc (la Salle de Bains) en 2013.

« L'activité est bien, j'aime bien le moulage. J'aimerais continuer. J'ai fait une fusée.»

Miyad, élève

Le projet

Les oeuvres de Bruno Botella procèdent en général de « protocoles qui portent à gauche », selon ses termes. Elles explorent les conditions d’émergence d’une forme et les limites de la perception. Le corps s’éprouve dans son interaction avec l’extérieur, l’oeuvre est en quelque sorte l’empreinte d’une interrelation ou la projection d’un corps dans une matière plus ou moins toxique. Les élèves se déplacent sans cesse d’une classe « normale » à une autre ; ce statut a priori « déterritorialisé » peut évoquer une forme d’utopie – qui prise en son sens étymologique suscite la réflexion : ces élèves, qui sont dans une double position à l’égard du système scolaire, dedans et dehors, vivent-ils une sorte d’utopie ou de dystopie ? L’idée d’utopie fut rapidement plongée dans le bouillon de la réalité, à la manière de l’artiste. Ce dernier a fait travailler les adolescents sur une maison imaginaire, demandant à chacun d’apporter un objet. Grâce à ce tiers, Botella les a fait entrer dans un champ de production commun, tout en les sollicitant personnellement. Chaque objet fut moulé et coulé dans une mousse hydrophile, puis tous ensemble furent assemblés de façon à composer un « château », moulé lui aussi dans le même matériau. Ces objets sont ainsi les briques d’une construction collective. Pour les élèves, ce fut un jeu, une joie, un ennui, une gêne ou une fierté de retrouver son objet et de se reconnaître soi-même et ses camarades. Durant l’exposition, la mousse ayant la propriété d’augmenter jusqu’à cinq fois son volume, la maison grossira, comme un organisme vivant mais dysmorphique – rappelons qu’un corps humain comporte près de 60% d’eau. Après l’exposition, elle sera détruite, car, devenue très lourde, elle ne pourra sortir de l’espace comme elle y était entrée, petite.

 

Le projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « La Culture et l’Art au Collège ».