Dominique Ghesquière Projet Fleuve

Collège René Descartes, Tremblay-en-France (93)

2013

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©Nicolas Giraud
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L’artiste

Il y a, comme souvent dans les œuvres de Dominique Ghesquière un geste de cadrage dans le réel, l'extraction, laconique, minimale, d'une « portion de territoire ». Une forme de simplicité faussement mimétique, accentuée par la réduction du titre à la nomination de la chose, dont l'artiste dérange pourtant imperceptiblement le jeu de coïncidence.
Ce travail suppose dans un premier temps le mouvement, qui fédère de nombreuses œuvres de l'artiste, d'une observation prolongée d'un état de nature relativement « indifférent », « moyen », non spectaculaire. Ainsi des tas de feuilles mortes, des ronces et des lierres, des craquelures d'un sol limoneux, de l'écume mousseuse des vagues, répertoire de formes à l'inertie trompeuse, qui évoquent le moment inquiet de la métamorphose, et à partir desquelles l'artiste réinvestit le genre de la nature morte et de la vanité. Celles-ci répondant aux objets de la vie courante, indiquant une usure insidieuse et cyclique, comme ces assiettes finement fissurées, ces miroirs partiellement rongés, ou ces journaux froissés.
Texte de Clara Ghislain

« J'ai proposé une façon de faire des vagues verticales, d'essayer de rendre la fluidité de l'eau le plus finement possible en pinçant la terre. Ils ont tout de suite emboité le pas et les vagues ont progressé de façon spectaculaire de séance en séance. J'étais étonnée de la liberté qui s'affirmait un peu plus chaque fois. Les dernières sont les plus osées et les plus affirmées. Comme je proposais de s'imaginer très en colère pour travailler aux dernières vagues, l'une des jeunes filles m'a montré la sienne fièrement en me disant : "voilà ma colère!".»

Dominique Ghesquière, artiste

Le projet

« Nous allons réaliser un paysage en terre cuite rouge qui parlera de la nature et de la ville. Il y aura un fleuve soumis à différentes périodes climatiques, une zone calme, une zone plus agitée, une tempête représentée au sol par des éléments graphiques en volume. »

Dominique Ghesquière présente une sculpture de terre cuite, étendue, lumineuse et délicate, réalisée avec les élèves du collège René Descartes à Tremblay. On y devine les vagues d’un fleuve qui « transportent des maisons provenant des quatre coins du monde sur de fragiles embarcations ». Ces maisons ont été imaginées par chacun des adolescents consécutivement à leur visite du musée Guimet à Paris et leur découverte des petits temples en terre cuite de l’art bouddhique chinois. Ils ont également vu le film Sur le chemin de l’école dans lequel un enfant creuse la terre pour y puiser de l’eau et où l’on ne sait si c’est « l’eau qui émerge de la terre ou bien l’inverse ».

Dominique Ghesquière désigne les petites architectures des enfants comme « autant d’habitats venant du plus profond ». Lourdes et immobiles dans la réalité, elles se font ici plus légères que l’eau et sont emportées par les flots.

 

Le projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « La Culture et l’Art au Collège ».