Faces à faces Mairie du 5e arrondissement

28/10/10 > 28/10/10

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Le film Faces à faces réalisé avec Marylène Negro et les élèves du collège Pierre Alviset, a été projeté le jeudi 4 novembre 2010 à la Mairie du 5e arrondissement en présence de l’artiste, de l’enseignante, Christine Tallon-Gascuel et des jeunes. Il s’agit d’un documentaire sur les animaux, filmé par les enfants. La question du rapport à l’autre et de l’identité en sont la préoccupation centrale. Ce projet leur propose de porter un regard sur l’autre, l’animal. L’image peut permettre de recréer un lien entre ces enfants et le monde sans passer par le langage. Portés par l’intuition qu’il y a quelque chose à saisir de l’animal qui se présente à eux, les enfants ont par exemple filmé un corps, un déplacement, un regard, un paysage. Ces images nous font partager ce qu’ils ressentent en la présence de l’animal, ce que celui-ci provoque en eux.

 

« Les neuf élèves de la classe de Christine Tallon ont filmé chacun avec une petite caméra numérique qui leur a été personnellement confiée. Ils ont très vite adopté cet instrument facile à manier, mis entièrement à leur disposition, chaque élève responsable de sa caméra. À eux neuf, ils signent cette vidéo, dont ils ont tourné toutes les images. Le générique, où ils se filment entre eux, témoigne de cette tentative d’échange. Partant de ma proposition, chacun est allé à la rencontre d’un animal et s’est amusé à créer un bestiaire, filmant par exemple un boa démesuré, une superbe panthère, un drôle d’orang-outan, ou de colossales tortues. Le tournage s’est déroulé en plusieurs prises, répondant au désir des élèves. Derrière l’épaisseur d’une vitre, celle de la ménagerie du Jardin des Plantes, les jeunes « cinéastes », caméra en main, s’approchent au plus près et portent un regard à la fois sensible et curieux sur l’animal qu’ils ont choisi de filmer. Les jeunes gens captent sans voyeurisme un univers de confrontations. À l’image de son personnage principal à la fois distant et présent, chacun, fragile replié sur son monde, aborde avec tendresse le thème de la représentation. Épiant le moindre de ses gestes, il confère à son personnage une véritable grâce, sans enfermer l’autre dans une image. Faces à faces est un film très simple dans sa forme. Il se voit comme un poème aux images fragiles et muettes, teintées de légèreté. Des réseaux de sens s’installent, disparaissent, reviennent, avec une sensibilité touchante. Offerts aux regards, les animaux nous renvoient des personnalités étranges, qui demeurent mystérieuses jusqu’au bout. Ce qui compte ici n’est pas tant le film, que le geste de sa création. Soit le film dans son plus simple appareil, cette caméra que l’on actionne. C’est le partage qui compte. Et le film est le plus bel art pour créer du partage. »

Marylène Negro