Anne-Lise Seusse La Plaine

Collège Iqbal Masih, Saint-Denis (93)

2015

Important: If you want to resize the window manually, leave at desktop resolution. Or you can just click an icon.

©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
partager
voir l'oeuvre

L’artiste

Anne-Lise Seusse est née en 1980 à Lyon. Elle vit et travaille à Paris. Outre des études de philosophie, Anne-Lise Seusse est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Ses oeuvres ont été diffusées, entre autres, au Creux de l’enfer à Thiers (2008), au Centre photographique d’Ile-de-France à Pontault-Combault (2010), à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne (2011), à la National Gallery de Cape Town (2012), au Centre photographique de Lectoure (2013) et au Centre d’Art et du Paysage de Vassivière (2013), à l’ESA Paris (2014) et au Micro Onde (2015). A l’été 2016, elle part en Afrique du Sud avec le soutien de la Fnagp. Actuellement, l’artiste participe à une exposition avec Yves Bélorgey à La Forme, lieu d’exposition d’art contemporain et d’architecture au Havre (2017) et réalise un atelier artistique avec le MAC VAL (2017) ; elle expose au MuMa au Havre (2017) ainsi qu’à la Maison de l’architecture à Rouen (2018).

« Au départ, cette liberté créatrice a pu en inhiber ou angoisser certains mais au final ce sont eux qui ont créé leur propre projet peu à peu sous l'œil bienveillant de l'artiste. [...] Elle a su accueillir presque toutes leurs idées et donner un sens malgré tout au projet.
Les élèves étaient ravis de faire ce projet et me demandaient chaque jour si Anne Lise venait travailler avec nous. Ce projet leur a permis d'être moteur, de sortir du cadre parfois rigide du collège et de se sentir plus libre de s'exprimer. Pour moi, il a permis de découvrir mes élèves autrement, voir des compétences que je ne connaissais pas chez certains au niveau savoir faire, corporel ou expression.»

Christophe Canton, enseignant

Le projet

Anne-Lise Seusse s’intéresse à la manière dont les territoires sont façonnés par l’activité humaine ou la simple occupation d’espaces. L’artiste est attentive aux traces produites ou induites par des pratiques d’espaces. Comment se constituent des territoires singuliers, parfois atypiques, au sein de territoires existants ou administrés ? Comment coexistent ou s’emboîtent des spatialités diverses : individuelles, collectives, publiques, légales ou non ? Anne-Lise Seusse a mené son atelier en dehors du collège, dans les rues adjacentes, ses proches alentours étant finalement peu fréquentés par les élèves. L’artiste explique la façon dont le projet s’est progressivement élaboré : « en discutant avec l’enseignant qui m’a parlé des particularités de sa classe, nous avons évoqué des difficultés de mémorisation, des manques de repères temporels, qui m’ont laissé entrevoir un lien avec une certaine indétermination des espaces autour et à l’intérieur du collège. Autour du collège énormément de zones en jachère qui donnent un sentiment de construit/déconstruit assez troublant. ». Elle a invité les élèves à explorer ces espaces urbains indéterminés qui sont par ailleurs le théâtre animé d’activités diverses, en particulier de récupération et de réparation de matériels usagés. L’atelier se déroula sur le mode libre de la dérive et de l’expression corporelle, comme en témoignent les photographies et la mini-édition de dessins de voitures réalisés par les élèves. Elle les a incités à expérimenter ces espaces publics de manière inhabituelle, en se concentrant sur les interactions entre les corps et les espaces. Anne-Lise leur a également montrés des reproductions de sculptures et de dessins de Rodin ainsi que les fameuses photographies de graffitis de Brassaï. Des échos sont perceptibles dans les photos qu’elle a prises : dans les figures que les adolescents ont tracées à la craie au sol ou dans les postures extraordinairement souples d’Adama. La vitalité de ces poses et de ces dessins colorés éclate dans un univers de béton hostile et grisâtre. De Rodin, de Brassaï à ces jeunes gens, une énergie se transmet et réveille des rues désertées et quelque peu inquiétantes.

Le projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « La Culture et l’Art au Collège ».